mardi 21 juillet 2015

Questionnaire pour écrivant.e.s, 16 - S. bientôt 47. Et puis 15 ans et demi aussi

Bientôt 47. Et puis 15 ans et demi aussi.

As-tu déjà publié des textes (publié : donné des textes à lire à des inconnus via un éditeur, une revue, un site, un blog) ?
Oui, beaucoup. Je dis « beaucoup » sans prétention aucune mais parce que j'ai tenté de rassembler tout ça il y a quelques semaines et j'en avais oubliés plein ! Au passage merci Mar(c)tin !

Les as-tu publiés sous ton nom ou sous pseudo ? (Il n'est pas obligatoire de les donner).
Très très peu sous mon nom. Parfois mon prénom et l'initiale de mon nom. Mais la plupart du temps un pseudo par texte ou ensemble de textes. Seuls les manuscrits envoyés aux éditeurs étaient « vraiment» signés mais se posait la question du pseudo.

Si tu portes un pseudo peux-tu dire pourquoi et ce qu’il représente pour toi ?
Oh oui, je peux le dire ! Je ne veux surtout pas que l'on me reconnaisse (pour qui me connaît déjà dans la « vraie » vie) c'est une hantise que je n'ai jamais dépassée. Je fais lire à qui je veux. Trop de gens de ma connaissance ont voulu lire par curiosité et non par intérêt.

Combien de textes as-tu publié ? (préciser : poésie, nouvelles, récits, articles, textes scientifiques, romans, etc. Ne donne pas le titre, seulement le nombre approximatif.)
Une 30aine de nouvelles, 3 récits, ?articles, 0 textes scientifiques :), 1 roman, des chroniques, des critiques de films, des billets d'humeur, des prises de têtes (textes introspectifs généralement écrits en pleine crise existentielle ??? et autres !!!! ou encore ……..) et un grand nombre de lettres.

Quel genre de textes as-tu écrit sans jamais vouloir les faire lire ?
Ce n'est pas une question de genre mais de texte. Certains sont beaucoup trop moi dans tout ce que je cherche à cacher. Peur que l'on s'en serve pour me faire du mal.

Quel genre de texte aimerais-tu écrire et publier ?
Aujourd'hui, je ne sais plus. Je constate que je ne cours plus après ce rêve de reconnaissance pourtant si obsessionnel. Je vais mieux je crois...
Avant je voulais être écrivain. Aujourd'hui je veux vivre. D'abord.

Si tu n’as jamais publié, peux-tu expliquer pourquoi ?

Quand as-tu commencé à écrire ? A quel âge ?
Le 8 décembre 1982. J'avais 14 ans.

Y a-t-il eu une raison précise, un facteur déclenchant ?
Un enthousiasme et des émotions ingérables. Je suis tombée amoureuse d'un garçon et du cinéma le même jour.

Qu’est-ce que tu écrivais au tout début ?
Un roman dans lequel je m'inventais une autre vie. Bien plus passionnante que celle qu'on me servait tous les jours en faisant la gueule.

Sur quoi écrivais-tu ? (Ta main, un cahier, du papier libre, un ordinateur… ?)
Sur un agenda 1976 que m'avait donné ma grand-mère. J'essayais aussi de taper à la machine et de noircir un journal intime pour faire comme Adjani dans La Gifle.

Est-ce que tu lisais beaucoup à cette époque ? Et quel genre de livres ?
Très peu. Je préférais écrire mais j'avais mauvaise conscience. Je me souviens de ma lecture de La vie devant soi et de e=mc2 mon amour. Adulte, j'ai renié Cauvin mais je voue un culte absolu à Romain Gary <3 b="">en parlant de pseudos...

Qu’est-ce que le fait d’écrire t’apportait à l’époque ?
Une compensation. L'écriture était un interlocuteur qui avait envie d'écouter ce que j'avais à dire et qui me parlait en retour.

Est-ce que tu faisais lire ce que tu écrivais à tes proches ?
Une fois, j'ai essayé de partager avec ma copine Delphine. On n'était pas dans les même sphères… Il m'a fallu rencontrer mes amies adultes pour commencer à partager.

Si oui, comment est-ce que c’était perçu par ton entourage ?
Comme une « toquade » de plus par ma mère et comme une promesse de redoublement par mon père. Comme une niaiserie d'ado par beaucoup d'autres adultes bien attentionnés. Quel bonheur aujourd'hui d'entendre ma fille me dire ravie « j'ai écrit aujourd'hui ! » !!!

Comment prends-tu les critiques, conseils et éventuelles modifications apportés par l'entourage qui a lu ton texte ? (Anonyme, 26 ans)
Si je les trouve pertinentes, réfléchies et constructives, plutôt bien. En revanche, si c'est pour dire et que ça n’importe rien, je ronge mon frein (par politesse) et je regrette d'avoir donné à lire. Il y a aussi les remarques (de celles qu'on ne veut pas entendre) qui mettent un peu plus de temps à agir.

Quel est le premier texte que tu aies considéré comme « achevé » ? (Ou dont tu te sois senti fier) ?
Sans hésiter une nouvelle (Je réalise non sans effroi que je ne retrouve pas son titre) que j'ai écrite à la fac dans un atelier d'écriture. J'avais bossé comme une dingue. L'animateur, prof de lettres, a démoli ceux qui ne croyaient qu'à l'inspiration et qui avaient très peu transpiré. Leçon N°1.

A l’époque où tu as commencé à écrire, qu’est-ce que c’était pour toi, un « écrivain » ?
L'incarnation de l'intelligence. Depuis, j'ai modéré mon point de vue… mais mes attentes sont les mêmes. J'ai besoin d'admirer une intelligence avant une plume.

T’es-tu jamais mis(e) à penser qu’écrire pouvait devenir ton métier ? Si oui, quand et pourquoi ? Si non, pourquoi ?
J'en ai toujours rêvé mais n'ai jamais osé. Je voulais être écrivain. Aujourd'hui, je commence enfin à gagner ma vie grâce à l'écriture sans être écrivain mais plutôt « writer ».

Aujourd’hui, quel genre de texte écris-tu ?
De tout. Au feeling, comme ça vient… plus de complexes.

Quel genre de livres lis-tu ?
Tous les essais de Nancy Huston et tous les livres (romans ou autres) de/sur Romain Gary. Je ne cherche pas à ce qu'un livre me change les idées. Je veux non seulement qu'il m'instruise mais aussi qu'il me réponde que je ne suis pas seule.

As-tu écrit aujourd'hui ? Si oui, décris ce que tu as écrit. Si non, depuis quand n'as-tu pas écrit et pourquoi ?
J'écris tous les jours en ce moment, plusieurs fois par jour même. Une correspondance assidue avec une amie qui est loin et qui me manque. J'appelle ça écriture car, pour elle comme pour moi, s'écrire c'est aussi bien s'écrire. (Coucou Natacha !)

Depuis que tu écris, quel genre de texte (ou d’activité d’écriture) t’a apporté le plus de satisfaction, de plaisir, de fierté ?
Je crois que ce sont les articles, les chroniques et les billets d'humeur car je m'y sens totalement libre d'y exprimer mon amour pour l'ironie et les sarcasmes.

Depuis que tu écris, quelles ont été les principales frustrations que t’ont valu l’écriture ?
Tout est lié au manque : de temps, de reconnaissance, d'encouragements, de persévérance, de talent...

Comment te sens tu quand tu écris ? L’écriture est-elle une souffrance ou une facilité ? (Didier Austry)
Je ne veux plus souffrir en écrivant. Je n'écris que quand le plaisir est plus fort que tous les petits tracas liés à l'écriture. Cela n'empêche pas le travail. L'écrivain maudit vous fait ses adieux.

As-tu un site/blog où l’on peut te lire ou, à défaut, trouver les titres de tes textes publiés ? Si oui, veux-tu donner son nom et indiquer par quel texte tu aimerais qu’un visiteur qui ne te connaît pas lise avant tout autre ? Si tu préfères rester anonyme, merci d'avoir partagé.
J'avais. Ça aussi, il faut que je change. Proposer autre chose, dans un tout autre état d'esprit en tout cas.


Ma question : As-tu besoin de penser à quelqu'un (pas forcément toujours le/la même) lorsque tu écris ?

Pour lire la contribution suivante, cliquer ici. 


2 commentaires: